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Magritte, The Rape, Le viol    

La psychologie du sexe


Les mécanismes psychologiques fondamentaux: la névrose, la projection et la projection freudienne


SIMON SHEPPARD


Le système de l’analyse procédurale a été créé indépendamment de la psychologie conventionnelle, ce qui peut, au vu de l’état actuel de celle-ci, constituer un avantage. Pour faciliter sa comparaison avec la pensée orthodoxe, nous allons énoncer et commenter deux mécanismes extrêmement importants, la névrose et la projection.





1. La névrose

Dans ce système, la définition de la névrose s’inspire de Pavlov: c’est la situation qui survient lorsqu’un même stimulus évoque deux ou plusieurs réponses. Le stress névrotique apparaît en réaction à ce stimulus.

La névrose sera mieux comprise si nous en examinons la probable origine. Deux principales névroses sont donc définies: la névrose humaine fondamentale et la névrose féminine fondamentale.

La névrose humaine fondamentale provient de la perception de l’imminence de la mort. Tout organisme lutte pour survivre: même une humble mouche évite le journal roulé qui s’abat sur elle car toute créature qui ne prend pas part à “l’éternelle lutte pour la vie” ne peut léguer ses gènes. Elle perd son combat avec les autres et ses traits disparaissent pour toujours du patrimoine génétique. Ainsi ont disparu depuis longtemps toutes les créatures qui ne possédaient pas un instinct de conservation suffisamment fort, et/ou qui étaient trop nonchalantes et démotivées pour survivre.

De même, les humains n’envisagent généralement pas leur disparition de gaîté de cœur. Le conflit qui naît du fait que nous ne voulons pas mourir tout en étant dans le même temps conscients du caractère inévitable de cette fin constitue la névrose humaine fondamentale. Cela explique l’origine et la persistance de la religion qui répond à ce conflit essentiel.

Les femmes sont bien plus sexuelles que les hommes. Rappelez-vous que, dans ce système, le sexe intègre toutes les activités non monétaires: toute relation qui n’est pas d’affaires ramène au sexe, et l’on peut considérer que “sexe”, “copulation” et “relations” signifient la même chose puisque leur seul objectif final est la procréation. Chez les femmes, les relations constituent le stade primaire de l’activité sexuelle.

Cependant, la femme désire tout de même des rapports sexuels et cela plus souvent qu’elle n’ose l’avouer aux hommes. Cela est à l’origine de la névrose féminine fondamentale. La femme, au moins quelquefois, désire avoir un rapport sexuel mais sa stratégie de base consiste à conférer à cet acte la plus haute valeur possible. L’acte sexuel est le seul agrément que les femmes peuvent fournir et que les hommes ne peuvent pas. Et donc tous les procédés féminins se résument à élever la valeur ou autrement dit le coût du sexe. Même si elle désire avoir un rapport sexuel, elle le refuse à l’homme afin d’en faire quelque chose de rare. Ainsi la valeur de cet acte augmente et le statut de la femme s’améliore d’autant.





2a. Projection freudienne

Ce qui suit est une série de définitions de la projection provenant de textes de la psychologie orthodoxe. Dans ce système, le mécanisme distinct de projection de ses propres caractéristiques inconscientes ou indésirables sur quelqu’un d’autre porte le nom de projection freudienne.

2b. La projection (Générale)

Ici, la projection part du principe que les autres agissent ou perçoivent de la même façon que soi – selon cette définition, il n’est pas nécessaire que le trait projeté soit indésirable ou inconscient. La projection est probablement le mécanisme psychologique le plus important. En voici quelques exemples:

  1. L’individu A suppose que B perçoit la couleur rouge comme lui, jusqu’à ce qu’il apprenne que B est daltonien;
  2. Quelqu’un qui ne ment jamais est facilement tromper car il projet sa véracité sur les autres, en assumant que les autres sont aussi honnêtes;
  3. “On reconnaît les gens de son espèce”;
  4. Un escroc inepte a peur que les autres essayent de le tromper, il fait montre de ses craintes et alerte ses éventuelles victimes;
  5. (Freudien) Un individu qui possède des traits de méchanceté, mais qui refuse de se considérer comme un agresseur, croit que son adversaire pense comme lui et pourrait agir de la même manière.

Chacun de ces exemples implique que l’individu suppose l’existence chez les autres d’un trait qui lui est propre, mais il existe plusieurs “mécanismes de défense.” Dans le cas nr. 2, les contre-stratégies incluent: (a) être conscient que l’on a tendance à projeter et compenser par un scepticisme accru, tester scientifiquement, et (b) mentir comme tout le monde.

Le cas nr. 3 peut se produire si un individu admet honnêtement ses propres caractéristiques, ce qui est ou devrait être la norme. Moyennant un effort conscient, il peut neutraliser sa tendance à projeter ses propres traits sur les autres. Il se peut que le fait de se trouver dans une situation où cet effort devenu automatique n’est pas nécessaire l’aide à reconnaître ses propres caractéristiques chez un autre.

Le cas nr. 4 est un scénario intéressant et au sujet duquel le débat reste ouvert.

Dans le cas nr. 5, des actes offensifs peuvent se produire quand le projecteur (qui peut être un individu ou un groupe) croit à tort que son adversaire est sur le point d’agir de la même façon à son égard, et qu’il devance l’adversaire, ce qui transforme l’auteur de ce prétendu mécanisme de défense en agresseur. Cela n’illustre que l’un des multiples problèmes que pose la notion orthodoxe de projection.

J’espère avoir démontré que la définition conventionnelle de la projection, appelée ici “projection freudienne”, décrit simplement un aspect spécifique d’un mécanisme humain plus général et plus important. Associée à des phénomènes tels que le déni des désirs latents, la projection explique de nombreuses attitudes et une grande part du comportement humain.



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