La psychologie du sexePsychologie de base 2L’altruisme et la suspension névrotiqueAu-delà de Kitty Genovese et de l’effet spectateurSIMON SHEPPARD |
En psychologie, lorsque l’on aborde le thème de l’altruisme, le cas de Kitty Genovese, qui a été tuée à New York, le 13 mars 1964, est souvent mentionné. L’incident est souvent cité pour illustrer l’idée de “l’apathie du spectateur” ou de “l’effet spectateur.”
Pour diverses raisons, le cas Genovese n’est pas un très bon exemple. L’incident a eu lieu aux petites heures de l’aube (3h 20) et l’un des facteurs importants fut l’obligation (apparemment négligée) dans laquelle se trouvèrent les témoins de téléphoner à la police. Faire appel à l’autorité implique un certain nombre de mécanismes additionnels et de variables inconnues dont on se passerait bien. Par exemple, il est concevable que dans les semaines qui ont immédiatement précédé l’incident de Kitty Genovese, il y ait eu beaucoup de publicité autour du cas de quelqu’un qui avait signalé un crime et que la police avait poursuivi, alors que le criminel, lui, n’était pas puni. Presque tous les Anglais connaissent le nom de Tony Martin, le fermier qui a été emprisonné pour avoir tiré sur un voleur qui avait cambriolé à plusieurs reprises sa ferme isolée.
Un exemple beaucoup plus simple et par conséquent meilleur de “l’apathie du spectateur” s’est déroulé au lac de plaisance de Rotterdam, le 21 août 1993 (l’incident est mentionné dans The Tyranny of Ambiguity, 1re éd. fn., p. 250, 2e éd., p. 395). Une jeune Marocaine, Naima Quaghmiri, âgée 9 ans, est tombée d’un bateau au milieu du lac, peu profond, et s’est noyée en faisant beaucoup de bruit. L’autre fille présente dans le bateau, son aînée d’un an ou deux, a essayé de la maintenir au-dessus de l’eau mais sans succès, sous les yeux d’environ deux cents spectateurs. Une personne dans la foule a même tourné une vidéo de l’évènement. Comme dans le cas de Kitty Genovese, les articles de presse qui ont paru ensuite se sont demandés si la loi ne doit pas obliger les témoins à intervenir et si ceux-ci ne doivent pas être punis quand ils ne le font pas.
Le mécanisme essentiel qui est en cause ici est la suspension névrotique: être plongé ou paralysé dans un état de confusion névrotique. (Ici, la névrose doit se comprendre en termes pavloviens comme le stress survenant quand un stimulus unique suscite deux réponses distinctes ou plus.) La suspension névrotique semble être plus forte quand elle s’exprime collectivement, ainsi qu’on l’observe dans beaucoup de comportements de foules.
Le modèle élémentaire proposé est le “déplacement de réponse.” Imaginez qu’un homme a été soumis à un nombre excessif de signaux émanant de femmes au cours des mois précédents. Il est assis dans une bibliothèque en train de lire et une femme lui tourne autour (signal d’insistance). Non seulement il poursuit sa lecture, mais il fixe encore plus intensément son attention sur le livre et rejette la femme qui lui envoie les signaux. Le déplacement de réponse se produit aussi lorsque un homme dit quelque chose à une femme qui, par exemple, est assise à côté de lui devant un bar, et qu’elle ne lui répond pas mais s’adresse à quelqu’un qui travaille derrière le bar. Elle ne lui a pas répondu mais s’est adressée à un tiers qui est neutre. Un autre bon exemple de déplacement de réponse est celui de la jeune femme qui met sa main sur la bouche en réponse à un compliment formulé par un homme.
La psychologie orthodoxe admettrait volontiers que bien que les femmes soient plus empathiques que les hommes, ces derniers sont d’un plus grand secours lorsqu’ils assistent à un événement. J’ajoute que si un homme se trouve en état de suspension névrotique, un signal clair émis par une femme, comme un cri ou l’expression d’une peur, va probablement interrompre la suspension et l’inciter à agir. Cependant, lorsque une société se féminise, les signaux émis par les femmes deviennent plus subtiles et les signaux clairs ont tendance à moins se produire. Si la suspension névrotique s’étend, il y aura probablement activité de déplacement.
Nous savons donc que la suspension névrotique est un état de confusion névrotique qui peut aboutir au déplacement de réponse. Si la suspension névrotique s’exprime collectivement, elle sera plus intense.
Quand on examine l’effet spectateur et le comportement altruiste en général, il faut s’intéresser au phénomène du donnant-donnant, et plus précisément au fait que le comportement coopératif n’évolue que lorsqu’il existe une perspective de futures interactions. La loi de Hamilton énonce en particulier qu’il y a conduite altruiste lorsque
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ou b est le bénéfice, r le dégré de relation entre les individus concernés et c le coût des actions. Par exemple: dans un groupe d’oiseaux, l’un d’eux donne l’alarme en voyant approcher un prédateur; ce faisant, il attire l’attention sur lui-même et se transforme en cible potentielle. Même si celui qui a donné l’alarme est tué, l’action sera bénéfique si suffisamment de ses congénères survivent.
Un chien peut désobéir et un cheval prendre une décision. Les humains ne sont pas les seuls à pouvoir braver leurs instincts. Néanmoins, suivre nos instincts est habituellement la solution la plus satisfaisante et la plus facile. Ne pas les suivre exige un effort: la volonté suprême requise pour ne pas frapper dans un instant de colère extrême, pour ne pas manger, ni obéir à toutes les sensations qui tendent à nous encourager à adopter un tel comportement. Obéir à ses instincts constitue l’état de défaut. On peut prétendre (et je crois que c’est vrai) que plus quelqu’un suit ses instincts, plus il est psychologiquement sain.
Les drogues récréatives stimulent, intensifient ou imitent les sensations de plaisir que l’on peut, autrement, obtenir par des moyens naturels. Les individus qui les consomment ne font que suivre un modèle de base: “Si tu en retires de la satisfaction, fais-le.” Les épreuves qu’ils subissent lorsqu’ils essaient de limiter ou d’arrêter leur consommation habituelle de telles substances illustrent encore un peu plus les difficultés que nous rencontrons dès que l’on défie le schéma instinctif dont s’inspire notre comportement. Résister à ses instincts, c’est un peu comme essayer de ne pas courir lorsque l’on descend une colline escarpée.
Ce qui suit est un exemple d’altruisme humain formalisé et exclusif, qui a peu de chances d’être cité par les psychologues d’aujourd’hui. Au début de son livre, le professeur Israîl Shahak décrit l’incident survenu en 1965-1966 et qui a inspiré son activité politique ultérieure en Israîl:
“J’ai moi-même vu un Juif ultra-religieux refuser de laisser utiliser son téléphone pour appeler une ambulance, le jour du Sabbat, pour un non-Juif qui avait eu un malaise dans son voisinage à Jérusalem. Au lieu de simplement évoquer l’incident dans la presse, j’ai demandé à rencontrer les membres du tribunal rabbinique de Jérusalem, tribunal qui se compose de rabbins nommés par l’État d’Israîl. Je leur ai demandé si une telle conduite correspondait à leur interprétation de la religion juive. Ils ont répondu que le Juif en question s’était comporté correctement, et même pieusement, et ils ont étayé leur déclaration en me renvoyant à un passage d’un abrégé officiel des lois du Talmud, écrit au cours ce siècle” (Israel Shahak, Jewish History, Jewish Religion: The Weight of Three Thousand Years, 1994, p. 1)
Je me sens presque dans l’obligation de présenter mes excuses pour parler à nouveau de la question juive car j’ai l’impression de me répéter comme un disque rayé. Il suffit pourtant d’un contact superficiel avec la psychologie orthodoxe pour se rendre compte de l’énorme influence juive dans ce domaine.
L’ouvrage de Richard D. Gross, Psychology: The Science of Mind and Behaviour, se vante d’être (et est apparemment considéré comme tel) une introduction générale à la psychologie. Son orientation est clairement présentée dans la seconde édition:
“[...] jusqu’à présent, jamais personne n’est parvenu à relier un quelconque aspect du comportement social des humains avec un gène particulier ou un groupe de gènes, et personne n’a jamais suggéré un plan expérimental pour le faire. Par conséquent, aussi positifs qu’ils puissent paraître, tous les discours sur le fondement génétique des caractéristiques sociales des humains sont purement spéculatif” (Rose, Lewontin et Kamin, Not in our Genes (1984), cités par Gross, op. cit., 1992, p. 430).
Le “Grand mensonge” originel est dû à Franz Boas qui a affirmé que “La race n’existe pas en tant que telle” et que nous ne sommes que “tabula rasa” à la naissance. Prétendre que la loi de Hamilton ne s’applique pas aux humains est absurde, l’ampleur du mensonge est patente et il est facile de le démontrer. Aux différentes ethnies correspondent différents taux de don du sang, et de transplantation d’organes, etc., mais il suffit tout simplement de considérer ce qui se passe lorsque quelqu’un meurt. Alors, le bénéfice est l’hérédité, le coût est nul (s’agit-il d’un cas où le coût équivaut vraiment à zéro?) et l’hérédité se transmet aux plus proches parents. L’organisme maximise son bénéfice et minimise son coût, en fonction de ce qui est bon pour les gènes, même dans la mort. Cette solution s’applique depuis des milliers d’années, sinon beaucoup plus.
Il est vrai que les sociétés occidentales se comportent de façon altruiste envers des non-parents, mais, pour obtenir cela, il a fallu des décennies de pression et de nos jours une incessante propagande.
Souvent, dans la psychologie orthodoxe, le mécanisme essentiel &8211; c’est-à-dire le mécanisme qui est responsable de la plupart des effets – est caché ou complètement ignoré. Dans la suspension névrotique (“L’apathie du spectateur”), le problème essentiel est la défaillance à répondre à un signal. Dans la célèbre expérience de faux emprisonnement réalisée par Zimbardo, le phénomène dominant (tout au moins selon moi) est l’EBIAR ou Comportement exagéré des individus qui ne sont pas dans leur rôle. L’EBIAR est visible dans nombre de situations différentes (par ex. les femmes policiers ou gardes de sécurité qui abusent de leur autorité ; les ex-fumeurs qui deviennent de fervents militants anti-tabac).
Le fait d’échouer constamment à identifier ces mécanismes essentiels ne peut être accidentel et il s’explique par des raisons politiques. Par exemple, si l’on admet l’existence de l’EBIAR, on n’est pas loin de reconnaître que les sexes ont des rôles naturels, et qu’un comportement aberrant résulte de l’inversion de ces rôles.
De la même manière, une très importante stratégie, l’“encouragement nuisible,” n’a jamais, à ma connaissance, été précisément définie. L’encouragement nuisible consiste à inciter un adversaire à poursuivre une mauvaise stratégie. L’explication évidente de cette omission, c’est que les gens qui conçoivent les définitions pratiquent eux-mêmes l’encouragement nuisible.
Ce qui suit n’est peut-être pas significatif, le fait essentiel étant qu’“on” en a décidé ainsi, ce qui fait que les facteurs suivants sont habituellement exclus du dossier. À savoir que Kitty Genovese était lesbienne (elle vivait avec son amante), que son assassin était un Nègre nécrophile, et que le quartier new-yorkais de Kew Gardens, à New York, était alors un secteur largement juif:
Une vaste communauté de réfugiés juifs d’Allemagne s’est constituée à Kew Gardens après la Seconde Guerre mondiale. Le voisinage a attiré beaucoup de Chinois après 1965... (Wikipedia).
L’auteur du tout premier reportage était Martin Gansberg. L’article était racoleur et inexact car il est hautement improbable que “durant plus d’une demi-heure, plus de 38 citoyens honnêtes et respectueux des lois [...] aient regardé un assassin traquer et tuer une femme,” comme l’affirmait la première phrase. Les agressions ont eu lieu en divers endroits et la plupart des occupants de l’immeuble étaient au lit. Le meurtre ne s’est de toute façon pas déroulé durant le sabbat juif (le 13 mars 1964 était un vendredi), ou alors certaines injonctions talmudiques, ainsi que l’a mentionné Shahak, viendraient compliquer la situation un peu plus.
Au vu de ce qui a été dit plus haut, quel fut donc le vrai contexte de l’affaire Kitty Genovese ? En 1964, l’incident a fait beaucoup de bruit et on l’a présenté comme une mise en cause de la société contemporaine. Le message implicite, et presque certainement le contexte dans lequel il fut interprété à l’époque, était “De nos jours, vous pouvez vous faire assassiner et personne ne vous portera secours.” Ce n’est que plus tard que l’incident a été utilisé pour formuler le concept d’“apathie du spectateur” et, comme déjà noté, il ne s’agit pas d’un très bon exemple.
Ce fut, je crois, un moyen de susciter la peur. Ceux qui ont lu The Tyranny of Ambiguity (TOA) connaissent déjà quelques incidents où des femmes ont essayé de susciter non pas la névrose, comme il est habituel, mais la psychose. Cela augmente la suggestibilité. Un exemple comparable fut la “folie du millénaire,” lorsque les médias (qui sont aujourd’hui complètement féminisés) promurent l’idée que tous les appareils contenant un microprocesseur allaient tomber en panne avec le passage de 1999 à 2000. Les ordinateurs allaient se bloquer, les fours à micro-ondes cesseraient de fonctionner, les avions allaient tomber du ciel, etc. Depuis cette date, il y a eu beaucoup de prévisions effrayantes relatives à des épidémies.
Le fait d’exagérer sans cesse les dangers, et ce faisant d’instiller la peur des horreurs à venir, contribue à augmenter le stress nerveux et le détachement de la réalité, c’est-à-dire la psychose. Tel était l’objectif avoué de la campagne de bombardements de terreur organisée par les Britanniques durant la Seconde Guerre mondiale: des villes isolées et peu susceptibles d’être visées étaient choisies pour cibles afin de répandre l’idée que personne n’était à l’abri. En Grande-Bretagne, on fit naître une “psychose de guerre” pour motiver la population pour la guerre. Instiller la peur augmente la suggestibilité et rend la population plus malléable.
La race est peu mentionnée dans la psychologie contemporaine, bien qu’il soit souvent implicite que le “groupe sujet normal” est blanc. La psychologie, telle qu’on la pratique aujourd’hui, semble consister à bâtir des expériences visant à montrer à quel point les Blancs sont soumis et amoraux, le tout sous le regard des sages et omniscients psychologues juifs qui mènent les recherches. Et puis, d’autres Juifs rédigent des livres en se citant les uns les autres, les pour et les contre, donnant ainsi l’illusion d’un débat objectif, où chaque point de vue est présenté de façon respectueuse, mais où l’on reste tout de même à l’intérieur de strictes limites. Tout ce qui se situe en dehors de ces limites, et qui peut avoisiner la vérité, est tenu pour “extrême” et présenté de façon mensongère, comme lorsque Gross, dans la cinquième édition de son livre, affirme que l’application de la sociobiologie aux humains “élimine culpabilité et responsabilité” (2005, p. 894).
Lorsqu’on avance la suggestion très raisonnable (pour ne pas dire évidente) que le comportement est peut-être héréditaire, ce sont des litres d’encre que l’on répand pour noyer la question. Et puis, ce qui est nouveau: on exige une preuve! “Montrez-nous le gène,” disent-ils, alors que les rayons de nos bibliothèques croulent sous le poids de leurs spéculations non démontrées et pour la plupart indémontrables. Gross continue à accuser les psychologues scientifiques de réifier et de recourir à des métaphores, tandis que la psychologie contemporaine est écrasée sous leur poids.
La plupart sinon tous les Gansberg, Gross, Rose, Lewontin et Kamin sont des Juifs. Le dernier d’entre eux, un marxiste déclaré, a détruit le réputation d’un honnête homme, Cyril Burt, car les découvertes de celui-ci contredisaient les thèses juives. (Cet épisode a été relaté en détail par J. Philippe Rushton.) Kamin siège désormais dans sa tour d’ivoire, tel un tireur embusqué de la Nouvelle-Orléans, prêt à s’attaquer à nouveau à tout psychologue qui tenterait de reprendre à son compte les conclusions de Burt.
Au moins, nous n’avons aucune difficulté sémantique pour décrire ce comportement, car il existe déjà un terme spécifique, celui de chutzpah, qui signifie “impudence” en yiddish.
Dans la psychologie orthodoxe, la “psychologie animale” inclut les humains, une convention qui contredit un peu plus l’idée que l’ “altruisme biologique” et l’ “altruisme psychologique” sont distincts. L’expression “psychologie humaine” est quelque peu hérétique et nous l’utilisons ici à dessein. Le fait est qu’une fois que l’on comprend bien le comportement humain (comme dans chaque science, il est peu probable que l’on parvienne à tout expliquer), la psychologie non humaine paraît insignifiante en comparaison. Je crois que l’analyse procédurale a initié ce processus de compréhension.
On pourrait attribuer à l’analyse procédurale un autre nom qui serait celui de psychologie du quantum – ce qui signifie “pas plus qu’il ne faut.” J’espère, à l’avenir, compléter ces pages en expliquant le rapport entre analyse procédurale et psychologie orthodoxe, selon que le temps et les circonstances me le permettront.